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Fonctionnaires : quelles différences entre les catégories A, B et C ?

En rejoignant la fonction publique, le fonctionnaire entre dans un processus d’évolution de carrière, qui se déroulera pour partie de façon automatique, mais également selon l’appréciation de sa valeur professionnelle et son envie d’évoluer. Aussi, selon son niveau d’étude, son bagage comme l’on pourrait dire grossièrement, et les opportunités qui se présentent, l’agent de fonction publique peut évoluer sur plusieurs strates de carrière, dont la catégorie. Quelles différences existe-t-il entre chacune des trois catégories statutaires ? On vous répond.

Fonction publique : Qu’est-ce qu’une catégorie ?

Pour comprendre ce qu’est une catégorie, il convient de mieux cerner l’ensemble des strates accessibles dans la fonction publique. En premier lieu, l’ensemble des types d’emploi sont répartis par filières, dans une logique fonctionnelle. Les filières regroupent les cadres d’emplois relevant d’un même secteur d’activité, comme par exemple la filière administrative, culturelle, sociale, de police, technique, etc.

Les cadres d’emplois (dans la fonction publique territoriale) ou corps (dans la fonction publique d’Etat ou hospitalière) regroupent les fonctionnaires soumis à un même statut particulier leur donnant vocation à occuper un ensemble d’emplois. On citera par exemple le cadre d’emplois des Rédacteurs territoriaux.

C’est ainsi qu’au sein de chaque cadre d’emplois se trouvent des catégories statutaires, qui hiérarchisent les emplois. Au sein de chaque catégorie, des grades déterminent précisément le type d’emploi que le titulaire à vocation à occuper. Pour reprendre l’exemple du cadre d’emplois des Rédacteurs, trois grades existent : Rédacteur, Rédacteur principal 2ème classe, et Rédacteur principal 1ère classe. Enfin, chaque grade est divisé en une série d’échelons, dont chacun se réfère à un indice de rémunération. L’indice correspondant est alors multiplié par la valeur brute du point d’indice.

Ces règles permettent au fonctionnaire de bénéficier d’un déroulement de carrière en avançant naturellement au fil des échelons, puis grâce à l’ancienneté, aux compétences ou aux concours, d’évoluer encore davantage au sein des grades et des catégories.

Quelles différences entre les catégories A, B et C ?

Les catégories correspondent donc à des niveaux hiérarchiques au sein d’un même cadre d’emploi, mais aussi à un niveau d’expertise et d’initiative plus ou moins poussé. Présentons-les par ordre hiérarchique croissant.

  • La catégorie C : Elle rassemble les postes aux fonctions dites d’exécution. Certains emplois peuvent également être pourvus de missions d’encadrement de proximité. On citera communément les adjoints administratifs, les ATSEM, les assistants, les agents recenseurs, les animateurs, etc. ;
  • La catégorie B : Elle rassemble les postes aux fonctions dites d’application et d’encadrement intermédiaire. On attendra de l’agent de catégorie B qu’il s’implique davantage dans les projets, qu’il soit force de proposition, qu’il prenne des initiatives, qu’il perçoive l’intérêt de l’interconnexion entre cadres d’emploi. On citera par exemple les rédacteurs territoriaux, les fameux « chargés de », les chefs de projet, etc. ;
  • La catégorie A : Elle rassemble les cadres d’emplois de conception, d’expertise et de direction. On dira généralement que les catégories A sont des cadres. On distingue d’ailleurs une forme de « catégorie A supra », que l’on nommera A+. Elle correspond aux emplois d’encadrement supérieur et de direction. On citera les responsables de services, les directeurs, les chargés de mission, etc.

Comment accéder à chaque catégorie ?

Pour entrer dans la fonction publique, le candidat devra nécessairement être lauréat de l’un des concours externes mis en place tous les deux ans par les centres de gestion départementaux. Ces concours externes sont ouverts à tous, à condition d’être détenteur du niveau de diplôme requis pour concourir.

  • La catégorie C est ouverte aux candidats justifiant d’un niveau de qualifications professionnelles spécialisées de type BEP ou CAP ;
  • La catégorie B est ouverte aux candidats justifiant d’un niveau de diplôme équivalent au Baccalauréat ou au Bac + 2, type BTS par exemple ;
  • La catégorie A est ouverte aux candidats justifiant d’un niveau Bac + 3, équivalent à une licence. Certains cadres d’emploi exigent toutefois des diplômes supérieurs qui seront alors précisés sur l’avis d’ouverture de candidatures au concours.

Deux particularités sont à noter : Le cas du concours dit de troisième voie, qui est ouvert aux candidats présentant un profil de carrière bien particulier dans le privé, et le cas de la reconnaissance de l’expérience professionnelle ou de l’équivalence de diplômes (REP ou RED) qui permettent de se présenter à un concours sans répondre du niveau de diplôme exigé. Notons toutefois que les postes de catégories A et C peuvent recruter à titre exceptionnel des profils sans concours. On dit alors qu’ils peuvent être stagiairisés puis titularisés sans concours.

En revanche, une fois intégré à la fonction publique, donc après avoir été recruté suite à un entretien d’embauche concluant, stagiairisé puis titularisé sur son grade, le fonctionnaire peut  continuer d’évoluer sur des grades et des catégories différents dans sa carrière en se présentant à d’autres examens dont il devra être lauréat :

  • Un concours interne, accessible après un nombre d’année défini dans la fonction publique ;
  • Un examen professionnel, accessible après un nombre d’année défini sur un grade ;
  • Bénéficier du dispositif de promotion interne si les missions confiées sur le poste actuel ont permis à l’agent de démontrer son entière capacité à appréhender efficacement les attentes d’un grade ou d’une catégorie supérieure. La promotion interne est conditionnée au bon vouloir de l’employeur qui aura reconnu l’implication et les compétences de l’agent.

Précisons pour finir que si l’accès aux concours est libre, et la réussite du candidat ne dépendra que de son travail de préparation, celui aux examens professionnels est quelque peu différent. En effet, l’examen professionnel permet à un agent titulaire d’évoluer dans son cadre d’emplois ou dans le cadre d’emplois immédiatement supérieur. En bref et pour citer un exemple flagrant, un agent de catégorie C, adjoint administratif, ne pourra prétendre à passer un examen professionnel de catégorie A, attaché principal. Cette contrainte s’explique par la finalité de l’examen professionnel, qui a pour objectif d’apprécier l’aptitude du candidat à exercer les responsabilités dévolues au grade concerné, qui doit donc être du même cadre d’emplois ou de celui immédiatement supérieur.